Les déperditions sont proportionnelles à l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur de part et d’autre des parois. Si on abaisse la température de l’air intérieur l’écart avec la température extérieure se réduit et les pertes de chaleur diminuent en proportion. On économisera donc bien sûr de l’énergie en abaissant la température de chauffage. La limite sera celle du confort (sinon de la santé) et de l’absence de condensation, particulièrement dans les locaux humides. Depuis 1973, une température ambiante de chauffage de 19 [°C] est fortement conseillée. Cette limite est devenue réglementaire depuis 1979. Les textes parlent cependant de «température moyenne», ce qui permet d’envisager une répartition des températures adaptée aux usages (chauffer plus dans la salle de bain que dans les chambres, par exemple).
On peut considérer que la diminution de la température chauffage de 1 [°C] réduit la consommation d’énergie d’environ 7%. Mais pour réduire la température, il faut pouvoir agir sur une régulation. Dans le cadre du chauffage individuel, l’équipement de régulation le plus basique est le thermostat d’ambiance.
Le thermostat d’ambiance arrête le chauffage dès que la température dépasse la consigne de température souhaitée et le remet en route lorsque la température aura baissé d’environ 1 degré. On pourra approfondir le fonctionnement des thermostats d’ambiance en étudiant les dossiers "Les thermostats d'ambiance - Partie 1 et Partie 2", rubrique "Régulation". Les thermostats numériques permettent la programmation d’abaissements momentanés des températures de chauffage.
Ces abaissements momentanés de température, de quelques degrés la nuit et de plus grande ampleur durant les périodes d’inoccupation, peuvent être source d’importantes économies d’énergie. Le sujet sera développé dans un chapitre ultérieur. La simple installation d’un thermostat d’ambiance conduit à une économie d’énergie de 5 à 10%, qui pourra dépasser les 20% si l’on gère correctement les mises en ralenti du chauffage la nuit et en période d’inoccupation. Sur les installations de chauffage collectif, le contrôle de la température ambiante n’est pas systématique. La régulation s’effectue généralement par modulation de la température d’eau de chauffage en fonction de la température extérieure, selon une loi de chauffe. L’abaissement généralisé de la température ambiante de l’immeuble s’effectue par l’abaissement de la loi de chauffe. L’installation complémentaire de robinets thermostatiques permet d’affiner la température de chacune des pièces. Certains modèles de robinets thermostatiques sont aujourd’hui programmables.
Lorsque la température ambiante dépasse la consigne souhaitée, un dispositif d’obturation réduit le débit d’eau chaude dans l’émetteur de chauffage
Question
Il ne faut pas équiper d’un robinet thermostatique l’émetteur de la pièce où se trouve installé le thermostat d’ambiance car les deux dispositifs de régulation rentreraient «en compétition».
Ainsi, supposons que le thermostat d’ambiance soit réglé pour provoquer un arrêt de la chaudière lorsque la température ambiante du local où il se trouve atteint 20 [°C]. Si dans ce même local le robinet thermostatique a été réglé pour que la température ne dépasse pas 19 [°C], on pourrait imaginer que la chaudière ne s'arrête jamais de fonctionner, surchauffant ainsi les autres locaux.
En pratique, la chaudière s’arrêtera lorsque la température de l’eau aura atteint un maximum programmé. Le thermostat d’ambiance finira bien quant à lui par être influencé par la surchauffe des autres locaux mais avec retard et surconsommation d’énergie.
Le réglage des têtes thermostatiques permet la régulation d’une température de chauffage comprise selon les fabricants généralement entre, 19 et 21 [°C] sur la position 3, 16 et 18 [°C] sur la position 2, 21 et 23 [°C] sur la position 4.
En supplément de l'économie générée par l'utilisation d'un thermostat d’ambiance, l’installation de robinets thermostatiques permet généralement une amélioration de l’ordre de 5% par une meilleure prise en compte des apports de chaleur gratuits intérieurs (équipements électriques) et extérieurs (ensoleillement). L’économie d’énergie pourra être encore supérieure si l’on dispose de modèles programmables permettant la gestion dans chaque local de ralentis complémentaires à ceux qui auraient été définis sur le thermostat d’ambiance. En chauffage électrique, chaque émetteur dispose de son propre thermostat et la fonction thermostatique sera ainsi systématiquement assurée. De plus, sur les installations récentes équipées de thermostats connectés, il sera plus facile de régler à distance les températures ambiantes de chaque local en utilisant son smartphone.