Chauffer un bâtiment en hiver consiste à y apporter de la chaleur pour l’empêcher de descendre en température. Pour maintenir un bâtiment en température il faut lui apporter autant de chaleur qu’il en perd du fait de ses déperditions.
La meilleure façon de réduire les consommations de chauffage consiste à réduire les pertes de chaleur dues aux déperditions. Les parois d'un matériau donné sont d’autant plus isolantes qu’elles sont épaisses. Evidemment, les parois vitrées étant minces, les pertes de chaleur y seront particulièrement importantes. Mais la simple présence d’une lame d’air au sein de la paroi permet d'améliorer la situation, et il a donc été conçu, dans le cas des fenêtres, des doubles et des triples vitrages devenus aujourd'hui très performants. De plus, pour une meilleure efficacité thermique, l'air peut être remplacé par un gaz encore plus isolant tel que de l'argon.
Question
Pour réduire la nuit les déperditions par les fenêtres, il est très efficace de fermer les volets extérieurs et de tirer des rideaux à l’intérieur.
Ceci sera d’autant plus utile la nuit car les températures extérieures sont plus basses.
Il existe des rideaux intérieurs épais dits «thermiques» conçus pour mieux réduire les déperditions.
Un rideau intérieur pourra également être valablement installé au dos de la porte d’entrée du logement, ainsi qu’un "bas" ou "boudin" de porte pour limiter les entrées d’air extérieur.
L’isolation des parois opaques est évidemment tout aussi souhaitable.
Question
L’isolation permet de réduire le passage de la chaleur au travers des parois mais, comme nous allons le comprendre, elle permet également d’abaisser la température ambiante de chauffage. On imagine facilement que les parois extérieures sont sur leur face intérieure d’autant plus froides qu’elles ne sont pas isolées.
Or nous sommes très sensibles à la température de surface des parois qui nous entourent. Pour une même température d’air ambiant, on pourra avoir réellement froid dans un local sans isolation et dont les parois sont froides, et se sentir au contraire bien chauffé dans un local dont les parois sont plus chaudes parce qu'elles sont bien isolées. Dans un local, la température ressentie est sensiblement la température moyenne entre celle de l'air et celle de surface des parois qui nous entourent.
Question
Notre corps évacue de la chaleur dans l’air qui l’entoure et, bien entendu, il en évacue d'autant plus que cet air est froid. Or c'est lorsque notre corps évacue trop de chaleur que la sensation réelle d’avoir froid apparait. Nous sommes donc bien sensibles à la température de l’air qui nous entoure.
Mais notre corps émet aussi de la chaleur par rayonnement vers les parois du local, et ceci d’autant plus que celles-ci sont froides. Par ailleurs ces parois sont d’autant plus froides qu’elles ne sont pas isolées.
On comprend donc que pour une même température d’air on puisse se sentir beaucoup mieux chauffé lorsque les parois extérieures sont isolées.
Nous venons de voir que pour une même température d’air, on se sent beaucoup mieux chauffé lorsque les parois extérieures sont isolées.
En conséquence, pour obtenir un même confort, il serait nécessaire de chauffer beaucoup plus les logements mal isolés par rapport à ceux qui sont bien isolés. Ce serait évidemment un non-sens du point de vue énergétique et on comprend que l’isolation permet donc de réduire les consommations de deux façons,
- par la diminution des pertes de chaleur au travers des parois,
- par la possibilité, pour un même niveau de confort, d’abaisser les températures d’air à l'intérieur du local chauffé.
En chauffage, la notion de température de confort est une notion relativement complexe. Par souci de simplification, dans le présent dossier on considérera les «températures de chauffage» comme celles de l’air ambiant.
Question
Les déperditions sont proportionnelles à l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur du local chauffé (donc entre l'intérieur et l'extérieur de chaque paroi). Si on abaisse la température de l’air intérieur l’écart se réduit avec la température extérieure et les pertes de chaleur diminuent en proportion.
Revenons à l'isolation. Celle-ci peut peut s’effectuer par l’intérieur ou par l’extérieur.
L’isolation par l’extérieur est la plus efficace car elle permet de mieux traiter les pertes de chaleur qui interviennent aux points de liaisons entre les cloisons (en minimisant les phénomènes dits de "ponts thermiques"). Ces pertes de chaleur sont appelées "déperditions linéiques" ou "ponts thermiques".
Par ailleurs, indépendamment de la question des consommations, l’intérêt de l’isolation réside également dans le fait qu'elle permet d'éviter les problèmes dus à la condensation sur les parois intérieures. En effet, les parois sont d'autant plus susceptibles de subir les effets de la condensation qu’elles sont plus froides.
Dans son ensemble, le phénomène de condensation dans un local est favorisé par,
- une humidité importante (comme celle des cuisines et des salles de bain),
- une aération insuffisante (qui ne permet pas l'introduction adéquate d'air sec en hiver),
- une mauvaise isolation des parois. Bien réalisée, l’isolation des parois froides permet donc de réduire (voire de supprimer) les problèmes liés à la condensation.
Les économies d’énergie apportées par l’isolation sont directement liées à la réduction des déperditions.
Les dossiers consacrés à l’ "estimation des déperditions" permettront de les quantifier.
On pourra déterminer les déperditions avant et après l’opération d’isolation envisagée. On en déduira un pourcentage de réduction que l’on pourra considérer comme celui des économies d’énergie à attendre.
Notons enfin qu’à la réduction des déperditions en hiver correspond une diminution des apports de chaleur en été et donc des besoins de climatisation en période de canicule.