N°5 - La mesure et l’interprétation des températures ambiantes - niv 3
On pourrait supposer que le meilleur diagnostic des défauts d’équilibrage consiste à mesurer les températures ambiantes. En réalité ce n’est pas si simple.
- Les températures ambiantes sont très difficiles à interpréter; elles font l’objet de variations intempestives dues aux apports ou pertes de chaleur internes générés par les occupants (cuisine, ouverture d’ouvrant pour l’aération, etc.) et aux variations de l’ensoleillement. Seuls des mesures nocturnes ou très matinales en l'absence d'ensoleillement ou des enregistrements sur plusieurs journées seront véritablement exploitables.
Exemple d’enregistrement de température ambiante par +10 [°C] extérieur moyen avec ensoleillement.
- L’accès aux locaux est très difficile lorsqu’il s’agit d’immeubles de logements occupés (refus des occupants, problèmes d’horaires), et encore plus s’il s’agit de laisser, puis de récupérer, un enregistreur.
- Quelques robinets thermostatiques pourront avoir réduit les symptômes de déséquilibres (pour autant que les occupants ne les aient pas positionnés en grande ouverture) et certains occupants auront fermé quelques émetteurs.
- Les zones défavorisées sont le plus souvent minoritaires car les pompes ont en général été réglées au maximum de vitesse ce qui profite surtout aux antennes favorisées, et on passera facilement à coté des quelques zones mal irriguées.
Inversement, les difficultés d'interprétation de mesures ponctuelles de températures ambiantes pourront laisser penser qu'un bâtiment correctement équilibré ne l'est pas!
- Des écarts de températures ambiantes supérieurs à 2 [K] réellement dus aux défauts d'équilibrage ne seront souvent vraiment mesurables que pour des températures extérieures inférieures à +7 [°C], ce qui n'empêchera pas de relever des écarts de températures ambiantes importants en période douce, dus à des apports de chaleur gratuits!
Durant la saison de chauffe, les écarts de températures ambiantes liés au défaut d'équilibrage ne sont vraiment importants que par grand froid.
Si les mesures de températures ambiantes sont difficiles à réaliser et à interpréter, il ne faut quand même pas «jeter le bébé avec l’eau du bain». Les écarts de températures entre locaux sont quand même bien le symptôme final que l’on cherche à traiter, mais, si l’on souhaite interpréter les températures ambiantes, il faudra :
- Effectuer des mesures nocturnes ou très matinales, en évitant les journées ensoleillées ou, mieux , effectuer des enregistrements de température ambiante sur plusieurs journées et , en tout cas, ne pas se contenter de quelques relevés ponctuels effectués en cours de journée.
- S’entourer du maximum d’informations en provenance des occupants, du gardien, du technicien d’exploitation en charge du bâtiment pour cibler les implantations des mesures ou des enregistrements; on visera les zones «où l’on se plaint d’être peu ou mal chauffé» et celles «où l’on indique être très bien chauffé» voire «où l’on se plaint d’être trop chauffé», ce qui est plus fréquent qu’on ne le pense.
- Effectuer les mesures de températures ambiantes par grand froid pour pouvoir effectivement constater de façon nette les écarts de températures ambiantes dus au défaut d'équilibrage et non à des apports gratuits.
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